samedi 31 mai 2008

J'ai vu un enfant...


J'ai vu un enfant, il me regardait. En après-midi, à l'épicerie, il me souriait. Et c'est drôle, moi aussi j'ai souri.

Le petit bonhomme devait avoir un peu plus d'un an. Un pourcent de la vie de terminée... quatre-vingt-dix-neuf pourcent devant lui. Et j'ai réalisé que devant moi, il m'en reste environ quatre-vingt pourcent. Si je suis chanceux.

En fait, l'homme en général, qu'il soit mâle ou femelle, se complexifie énormément la vie. Il tente de tourner plus vite que notre planète, de passer avec plus de célérité que le temps. Et en allant si rapidement, il passe souvent "Go" en omettant de réclamer son 200$.

La nature de l'homme en général est de faire pour sentir qu'il est. Il lui faut s'accomplir au travail, progresser socialement, épater la galerie. Mais plusieurs hommes, toujours mâles ou femelles, oublient de s'accomplir personnellement.

L'homme de Néant-dertal, cet homme que je tente d'être autant que faire se peut, cet homme essaie de faire autrement.

Il lui faut être avant tout, puis faire à partir de ce qu'il est. C'est l'essentiel de sa personnalité.

La nature humaine a créée les enfants comme des éponges. Ce sont les seules personnes qu'on peut modeler avec les valeurs qu'on désire réellement leur transmettre, avec les intérêts qu'ils veulent développer. C'est peut-être le seul héritage qu'on peut laisser au monde.

J'ai vu un enfant en après-midi. Et il m'a dit, silencieusement, que c'est par lui et ses (futurs) amis qu'on peut réussir une vie.

jeudi 22 mai 2008

Plaisirs Néant-dertaliens

Je trouve agréable à souhait d'avoir quelque chose à faire, en sortant du boulot ou en congé, pour combler le temps qui passe. C'est assez facile de ne rien faire, de rester assis, de lire ou de naviguer sur Internet. Tout le monde en est capable.

Je l'ai déjà dit dans les premières journées de ce carnet, j'éprouve un certain plaisir à conduire. Natif et résident du Saguenay (de nouveau, enfin !), ma famille est éparpillée sur un rayon d'environ 500 km. Je suis donc régulièrement porté à prendre la route et faire mon bout de chemin pour avoir le plaisir d'une rencontre.

J'adore également rouler à vélo. J'aime le vélo comme j'aime courir et conduire : c'est un moment où je n'ai pas de préoccupations, où je laisse défiler les pensées comme défilent les paysages autour de moi.

Pour celles et ceux qui connaissent le Saguenay, vous comprendrez la satisfaction qu'on a de respirer de l'air. En habitant Montréal, j'en étais venu à croire qu'en parcourant la rue Notre-Dame à l'est de l'AU-25, l'air n'était pas si moche. Mais un saut en région infirme cette perception faussée par l'acclimatation (ou la tentative de ?).

Le vélo, pour le Néant-dertalien que je suis, est également un moyen de m'accomplir. J'adore me donner au maximum de mes capacités sportives pour arriver à la maison l'esprit calme, le corps épuisé, les muscles à la limite d'être endoloris par l'acide lactique.

On dors bien, dans ce temps là.

mercredi 21 mai 2008

S'arrêter un instant... ou plus longtemps encore !




Dans ses attributs les plus profonds, l'être humain possède une faculté d'adaptation assez impressionnante. On s'acclimate aux changements de température, de végétation, d'alimentation, de fréquentation.

Pour tout le monde, il y a certainement une période d'adaptation plus ou moins prolongée au nouveau mode de vie. Mais je dois vous dire que quand on recommence à respirer les grands airs, c'est plutôt difficile de ne pas apprécier.

Si l'être humain peut s'habituer relativement aisément à son nouveau mode de vie, il serait erroné de dire qu'il met définitivement un trait sur son passé. Les Néant-dertaliens de ce monde cumulent, amassent et profitent d'un bagage expérientiel tout au long de leur passage dans cette jungle.

Beaucoup de gens passent leur vie à se demander comment ça se passerait, aujourd'hui, si ils avaient fait les choses différemment par le passé. D'autres, encore, préfère tenter de lire dans le livre de l'avenir, pour exécuter leurs actions en fonction du futur.

On se rend compte que peu tentent de vivre le présent. Mais on imagine pas à quel point c'est relaxant, de ne pas vouloir changer le passé et de ne pas vouloir influencer l'avenir.

samedi 17 mai 2008

Montréal, je t'aime ?



Je compte les secondes, je les respire... et j'en profite au maximum. Je sens que mon heure achève, ici, à Montréal. Je sais que ces moments prennent fin pour quelque chose de peut-être meilleur. Et je sais que si jamais, dans un an ou deux, je désire faire un retour, la porte sera ouverte.

C'est que mon patron m'a écrit une lettre assez touchante, hier. Un document qu'il va envoyer aux ressources humaines de notre organisation de 7000 employés, civils ou non.

C'est qu'hier, dans mon avant-dernier quart de travail, la vie m'a placé sur le chemin d'une femme qui faisait un infarctus dans son automobile. J'attendais à un feu rouge et, en regardant dans l'auto d'à côté, j'ai vu que ça ne feelait pas pour elle. Juste à temps pour que je lui prodigue les premiers soins.

Elle a été défibrillée au moment idéal. Et ses chances de survie sont subitement passées de zéro à 25 %. C'est pas beaucoup. Mais c'est toujours ça. Ça représente énormément... surtout pour le garçon de sept ans qui regardait sa mère en pleurant alors que je faisais les premiers soins.

C'est qu'hier, j'ai parlé avec deux bonshommes de 7 et 11 ans qui venaient de voir leur mère qui venait de faire une tentative de suicide. Et j'ai vu la vie dans leurs yeux. J'ai vu l'espoir.

J'ai déjà dit que je faisais un travail parfois démotivant. Mais c'est aussi, à quelques occasions, parfaitement le contraire.

Au début de la soirée, je me disais que ce sont des choses comme ça qui me convaincraient de rester à Montréal. Après quelques minutes de réflexion, je me suis dit que ça me donnait simplement un bagage extra-ordinaire pour commencer avec une longueur d'avance en région. Dans ma région.

Quand on prend deux secondes, même pour moi qui vient de Jonquière, Montréal, l'été, c'est beau. Saint-Denis / Mont-Royal, ça a ses charmes. Pointe-aux-Trembles, surtout vers Notre-Dame, c'est coquet à souhait. Suffit seulement de mettre la bonne paire d'yeux pour le réaliser.

Il me reste un quart de travail, sur cette île que j'ai appris à aimer comme avant j'aimais Jonquière. Ce soir, je prépare le souper pour le groupe de travail avec qui j'évolue depuis mars. Tourtière et tarte au sucre. Je vais essayer de les quitter en leur laissant un brin de Saguenay dans le coeur.

Comme moi je les quitterai avec beaucoup de Montréal en moi.

vendredi 16 mai 2008

Serein... mais fébrile.


J'ai pris du temps pour moi, dans mon congé de six jours. Du temps pour me ressourcer et, surtout, pour me repositionner par rapport à ce que je suis en tant qu'individu.

Je quitte Montréal dimanche soir. Je quitte la ville le coeur gros, mais l'esprit tranquille. Le coeur gros parce que je laisse derrière moi des multitudes de choses que j'aime. Un travail. Une partie de ma famille. Des amis.

Mais l'esprit tranquille parce que j'ai fait le choix de retourner au Saguenay en fonction des valeurs qui sont importantes pour moi. Et surtout, l'esprit tranquille parce que j'apprends, en faisant des choix qui me sortent de ma zone de confort, à faire confiance à la vie.

En général, pour moi, elle a été bonne et généreuse. Pourquoi tout ça changerait, si je garde ce positivisme qui jusqu'à maintenant m'a accompagné jusqu'à aujourd'hui.

Beaucoup de gens se complaisent dans la routine. Ils s'occidentalisent de leur propre chef, en adoptant des valeurs sociétaires qui ne leur conviennent pas nécessairement, mais qui sont plus faciles à porter que le bagage culturel qui leur a été transmis par leur environnement. Et ils laissent de côté, du coup, une grande partie de ce qu'ils sont en tant qu'individu.

Pour une fois, je ne cite pas personne. Je cite mon cerveau, qui vient de pondre ce fragment de texte.

Je crois que l'humain est un être qui s'adapte. On s'adapte à Montréal comme on s'adapte à la région ou à la quiétude. L'être humain a comme objectif profond, peu importe l'endroit où il se trouve, de devenir ou de demeurer heureux. Et lorsqu'il le désire vraiment, l'environnement où il se trouve vient à avoir peu ou pas d'influence sur son bonheur.

samedi 10 mai 2008

"Lorsqu'on voit toujours les mêmes personnes, on en vient à considérer qu'elles font partie de notre vie, elles finissent par vouloir transformer notre vie. Et si nous ne sommes pas tels qu'elles souhaiteraient nous voir, les voilà mécontentes.

Car tout le monde croit savoir exactement comment nous devrions vivre.

Mais personne ne sait jamais comment il doit vivre sa propre vie"

Paulo Coehlo

jeudi 8 mai 2008

Je sais que peu de gens me lisent... mais bon, reste que j'écris principalement pour moi, c'est comme un journal intime avec une saveur Néant-dertalienne.

Ces derniers jours, j'ai senti plus la facette Néant que dertalienne chez moi. J'ai terriblement eu de la difficulté à faire un choix éclairé sur une partie de ma vie, sur mon travail. Je me suis demandé si la vie, avec de pareils déchirements, valait vraiment le coup.

Je suis chrétien par culture plus que par choix. Je suis un pro Vatican-II, je pense que chaque religion a du bon et que personne n'a la vérité. Je crois en quelque chose de plus fort que moi, c'est certain. Je ne lui donne pas de nom ni de stature.

Dans les derniers jours, j'ai pensé que cette chose plus grande que moi m'oubliait, qu'elle me laissait pas mal tout seul. Mais j'étais aveugle. J'avais du monde extra pour m'aider, et surtout m'écouter. J'avais mes parents, qui tentaient de me guider le mieux possible sans m'influencer. J'avais mon parrain, ma marraine qui ont pleinement rempli leur rôle de support. J'avais mes grands-parents, qui essayaient de me faire profiter de leur expérience. J'avais mon partenaire de travail, qui me disait que si je ne faisais pas le move maintenant, je le regretterais plus tard. Il me disait aussi qu'il ne fallait pas attendre qu'une situation soit inconfortable pour la changer. Et j'avais Guy Vandal, qui me prenait quand tous les autres étaient épuisés, et qui me permettait d'aller chercher un peu de sérénité.

Ici, à Montréal, j'adore ce que je fais. Il y a de l'adrénaline dans le tapis, du travail à profusion. Il y a mon frère et ma soeur qui habitent le coin. Bref, un environnement quasi idéal... en dehors de la Ville.

Je m'y suis acclimaté, franchement. J'aimais bien mes petites tournées sur le plateau et ailleurs. J'aimais bien mes soupers familiaux.

Mais pas assez pour dire aujourd'hui que je suis prêt à faire ma vie ici, avec tout ce que ça implique.

Je fais donc un retour à Alma. J'habiterai Jonquière... chez mes parents pour commencer et après, on verra. Je pars avec l'idée que je vais essayer et non faire un choix définitif. Mais ma petite voix intérieure me dit que je vais me faire à l'idée de ne plus retourner à Montréal... anyway, on verra.

Ce sera, d'une façon comme d'une autre, une expérience de plus dans ma (jeune) vie.