samedi 17 mai 2008

Montréal, je t'aime ?



Je compte les secondes, je les respire... et j'en profite au maximum. Je sens que mon heure achève, ici, à Montréal. Je sais que ces moments prennent fin pour quelque chose de peut-être meilleur. Et je sais que si jamais, dans un an ou deux, je désire faire un retour, la porte sera ouverte.

C'est que mon patron m'a écrit une lettre assez touchante, hier. Un document qu'il va envoyer aux ressources humaines de notre organisation de 7000 employés, civils ou non.

C'est qu'hier, dans mon avant-dernier quart de travail, la vie m'a placé sur le chemin d'une femme qui faisait un infarctus dans son automobile. J'attendais à un feu rouge et, en regardant dans l'auto d'à côté, j'ai vu que ça ne feelait pas pour elle. Juste à temps pour que je lui prodigue les premiers soins.

Elle a été défibrillée au moment idéal. Et ses chances de survie sont subitement passées de zéro à 25 %. C'est pas beaucoup. Mais c'est toujours ça. Ça représente énormément... surtout pour le garçon de sept ans qui regardait sa mère en pleurant alors que je faisais les premiers soins.

C'est qu'hier, j'ai parlé avec deux bonshommes de 7 et 11 ans qui venaient de voir leur mère qui venait de faire une tentative de suicide. Et j'ai vu la vie dans leurs yeux. J'ai vu l'espoir.

J'ai déjà dit que je faisais un travail parfois démotivant. Mais c'est aussi, à quelques occasions, parfaitement le contraire.

Au début de la soirée, je me disais que ce sont des choses comme ça qui me convaincraient de rester à Montréal. Après quelques minutes de réflexion, je me suis dit que ça me donnait simplement un bagage extra-ordinaire pour commencer avec une longueur d'avance en région. Dans ma région.

Quand on prend deux secondes, même pour moi qui vient de Jonquière, Montréal, l'été, c'est beau. Saint-Denis / Mont-Royal, ça a ses charmes. Pointe-aux-Trembles, surtout vers Notre-Dame, c'est coquet à souhait. Suffit seulement de mettre la bonne paire d'yeux pour le réaliser.

Il me reste un quart de travail, sur cette île que j'ai appris à aimer comme avant j'aimais Jonquière. Ce soir, je prépare le souper pour le groupe de travail avec qui j'évolue depuis mars. Tourtière et tarte au sucre. Je vais essayer de les quitter en leur laissant un brin de Saguenay dans le coeur.

Comme moi je les quitterai avec beaucoup de Montréal en moi.

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