vendredi 3 octobre 2008

2.3

J'appuie sur le bouton qui fait de ma montre un de ces objets lumineux à la couleur extra-terrestre pour constater que la nuit est très peu avancée. Seulement deux heures que je dors. J'écarte les jambes pour frapper des parois de nylon. Quelques secondes de concentration me permettent de me rappeler que je suis dans un sac de couchage, la tête tournant légèrement.

Pour me placer plus confortablement sur mon tapis de sol, je me déplace vers la gauche et je rencontre une roche. Un gros caillou. Non. Pratiquement une montagne. Je me retourne pour voir. J'avais pratiquement oublié les cheveux auburn de Vanessa qui, avec leur propriétaire, ont accepté de m'accompagner pour ce petit périple en forêt.

Même dans le bois, elle sent bon et j'ai le goût de me coller le nez à sa peau.

Je me garde une gêne. You don't fuck with de pay roll. Je suis bien, mais je pousse pas ma chance. Même si elle est belle, même si elle est fine, je ne suis pas intéressé par elle. Nous entretenons une relation platonique de confrères(soeurs?) de travail. On se voit par-ci par-là sur notre temps personnel. Mais je suis (pense) resté convaincu qu'il y a quelque chose dans son attitude qui me dérange.

Je me re-retourne et mon visage rencontre la couverture cirée du Reader Digest à ma gauche. Je suis en train de fermer les yeux quand je sens le serpent me monter sur l'épaule.

C'est un reptile qui sent bon, cette fois. Je fais sortir l'animal qui est en moi et je dresse l'oreille, prêt à répondre à l'attaque. Le serpent continue son ascension et je vois des bouts de doigts poindre sous mon cou. Je sens la montagne se rapprocher de moi.

Vanessa ?

Pas de réponse. Elle dors toujours, je peux entendre sa respiration lente.

Je referme les yeux. Je sens mon coeur battre un peu plus vite. Je respire doucement pour reprendre le contrôle. Je commence à compter pour m'endormir.

J'arrête l'exercice quand je suis rendu à un million. Je ne dors toujours pas.

2 commentaires:

Sally Fée a dit…

Vos textes sont bien imagés; je me sens d'avantage spectatrice que lectrice.

C'est un plaisir de passer un moment avec Néant-dertal.

Frédéric Pauzé a dit…

Merci du commentaire :)

Les textes vont continuer encore pour une semaine à ce rythme.