lundi 29 septembre 2008

2.1

Plubication en série de trois parties du chapitre 2 à intervalle de deux jours. Désolé pour les délais. La publication est programmée donc pas d'inquiétude à avoir :).

Bien assis le sac de couchage enfilé tout le long du corps, je regarde, que dis-je, je fixe presque envoûté, l'opacité de la toile de la tente tout en remplissant lentement mes poumons de cette odeur qui me remémore tant de souvenirs de jeunesse. Ces soirées interminables dans la tente de mon père, à jouer au Monopoly avec mes cousines, mes frères, ma soeur, mes amis. Les premières nuits blanches de ma vie.

On mangeait des chips sel et vinaigre à en avoir l'intérieur de bouche plissé. On buvait du jus pomme et raison à en avoir le contour de la bouche mauve. On riait, on se plaisait. Sans se douter que sept ou huit ans plus tard, la temps défilerait avec une si grande célérité que les journées de dureraient plus que quelques secondes.

Je continue à fixer le fond jaune éclairé par ma lampe frontale. Ma gorge brûle tranquillement avec la limpée de cognac qui descend en prenant son temps. La soirée a été belle.

Mon enfance, elle, l'a été encore plus. En commençant l'école, en septembre, j'avais constamment la nette impression que je ne verrais pas le bout de l'année scolaire. J'attendais impatiemment que la fin de semaine se pointe le bout du nez, que je puisse sauter la clôture aller au parc, aller faire du ski, faire du trouble aux voisins qui sortaient en criant des bêtises à notre naïveté enfantine. Et à l'heure des repas, les parents qui criaient d'inlassables « Venez souper ! »

Mes pieds grouillent dans le fond du sac de couchage pour déplacer le duvet synthétique afin qu'il se réchauffe. En camping d'automne, on a le bout du nez froid. Je m'étire le bras pour replacer une mèche de cheveux qui couvre ses yeux endormis.

Je souris en pensant qu'une fille dans le bois a jamais l'air très confortable.

Le sommeil et l'alcool commencent à m'engourdir. Je prends la revue dans mon sac à dos pour lire deux ou trois lignes avant de sombrer pour la nuit.

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