dimanche 17 août 2008

(8)

Désolé pour le retard, Esperanza. Je devrais prendre l'habitude de mieux considérer probablement mon seul lecteur :)

La pluie s'abat fermement sur le pare-brise qui, ce soir, pare bien plus que la brise.

Mes mains serrent fermement le volant, je peux entendre le crissement du contact entre le cuir de mes gants et la matière douteuse dont est composé le volant. Le moteur du Crown Victoria, édition police, chante plus fort que la radio du véhicule de police de crachotte des informations à toutes les secondes.

L'alcool est descendu plus vite que je pensais. Le parfum de Caroline devait me faire tourner la tête plus que les deux cognacs en deux heures que j'ai consommé en lui parlant.

Vanessa est assise à mes côtés. Le soir, on travaille toujours en équipe. Le temps passe plus vite à deux, la nuit. Même quand on est pas dans le lit.

Un espèce de fou furieux a tabassé sa femme, dans un village. Les policiers l'ont ramassée tout en sang, mais le débile s'est sauvé avant leur arrivée. Deux de nos gars sont à l'hôpital avec la « Madame », deux autre sont occupés à faire de la prévention dans un festival. Y avait que Vanessa et moi pour remplacer le monde manquant.

J'ai rarement roulé aussi vite. Pourtant, je ne suis pas un gars de moteur. Mon père m'a élevé dans le culte du sport, ma mère dans celui de l'intellect. En dehors des études et des fins de semaines passées au mont à faire du ski, j'ai pas passé beaucoup de temps à conduire des VTT et des Ski-doos. Probablement pour ça que conduire à 180, c'est une exception pour moi.

Je suis tendu. Il faut que je me concentre pour décontracter les muscles de ma nuque et de mes épaules. Je serre les poings pour mieux sentir le cuir sur mes paumes. L'adrénaline que procure la réception d'un appel d'urgence se fait en injection directe au cerveau.

Je regarde Vanessa, je pense à Caroline et à Daniel qui doivent toujours être en train de bavarder, de rire, d'échanger du plaisir. Les lumières bleues et rouges des gyrophares ne me change pas les idées.

Vanessa lâche un petit cri féminin mignon à ravir. Je sors de ma bulle pour essayer de voir ce que je n'ai pas encore vu, mais qu'elle a perçu. Je freine un peu et vois le Mazda 626 que nous cherchons depuis une demie-heure passer à sens inverse.

Je donne un coup de volant en actionnant le frein à main. Les pneus du Ford crissent et glissent sur le tapis de pluie qui recouvre la chaussée.

3 commentaires:

Sally Fée a dit…

Tout comme Esperanza, j'attendais la suite avec impatience.

Vous avez sans contredit le don de nous mettre dans l'ambiance, dans l'action, comme si nous étions là.

Si parfois vous désirez savoir combien de personnes consultent votre site, il y a un outil: Google Analytics. Ne vous fiez surtout pas au nombre de commentaires... le lectorat est timide.

Frédéric Pauzé a dit…

C'est vrai que les commentaires laissent une fausse impression. Je vais regarder du côté de Google Analytics, comme vous le suggéré.

Heureux de voir que mon histoire vous plaise :)

Sally Fée a dit…

Il ne faut pas être désolé, surtout. Quant à la motivation, elle va, elle vient. D'ici son retour, nous serons sages et nous vous attendrons. Promis.

Bon automne...