samedi 19 juillet 2008

Néant-Dertal, le Roman

J'ai rassemblé des bouts de textes que j'ai écrit dans les trois dernières années, toujours dans l'objectif d'écrire un petit bouquin. J'ai jeté un coup d'oeil à ces fragments, ai pris ce que je trouvais de pas pire dedans et j'ai commencé à rédiger un petit quelque chose qui est directement inspiré de la naissance de ce carnet.

Pour m'inciter à poursuivre dans mon écriture, j'ai décidé de donner un nouveau ton à ce carnet en publiant les étapes de cette rédaction. Les noms, lieux, occupations des personnages sont purement fictifs et n'ont rien à voir avec l'auteur de ces lignes. Au plaisir d'avoir vos commentaires.

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L’automne, les feuilles glissent et tourbillonnent sur les surfaces lissent, donnant une vague impression de décrépitude à la nature qui, il n’y a pas si longtemps, enfantait le paysage de la région d’une douce mais involontaire beauté qui, même chez les insensibles de ce monde, graciait l’âme de chacun.


L’automne me rappelle immanquablement ces journées de mon enfance où je me promenais, armé de mon foulard et de mes gants, dans le parc du quartier, ces moments où, faute d’une source de chaleur plus importance pour réchauffer les cœurs, mais surtout les extrémités du corps frêle d’un enfant, le seul moyen de ne pas entrer trop tôt à la maison était de bouger, se glisser, se chamailler.


Il faut dire que j’aimais jouer à l’extérieur, encore plus quand les arbres rougissaient de façon presque timide face à la venue de la période hivernale. À ce moment, on ne pouvait jamais dire qu’on était habillés convenablement. Les gilets de laine étaient soit trop chauds, soit pas suffisamment lorsqu’il ventait un peu plus ; les bottes de caoutchouc, seul matériel qui résistait aux intempéries et aux flaques d’eau qui parsemaient le parc, nécessitaient une surdose de bas qui, inévitablement, bloquent la circulation du sang au niveau des orteils ; les caleçons de coton qui, lorsqu’ils étaient mouillés, perdaient toutes leurs propriétés isolantes.


Et à chaque fois que l’automne est au rendez-vous, vers la fin septembre ou le début d’octobre, et apporte avec lui ses effluves les plus délicates, ces souvenirs d’une jeunesse passée trop vite me reviennent à l’esprit, me faisant plonger dans une nostalgie mélancolique qui me fait non pas dire mais plutôt penser que je donnerais tout ce que possède, tout ce qui m’est cher pour effectuer un saut dans le passé.


Maintenant, alors que les feuilles craquent sous mes pas et que le vent me gifle plus violemment qu’à l’habitude ce visage que j’imagine cerné par la fatigue, cette morosité automnale me revient et me fait dire, aujourd’hui plus que jamais, que je voudrais, si je le pouvais, changer quelque chose aux évènements des derniers jours.


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