jeudi 17 juillet 2008

Ouin ben c'est pas tout le monde qui est chanceux.


L'autre jour, je travaillais. Je travaillais comme je travaille un peu plus de la moitié de la semaine, donc y'avait rien de particulièrement nouveau là dedans.

Au boulot, j'occupe une position qui me confère beaucoup de pouvoir... pouvoir qui ne me procure aucune satisfaction personnelle, contrairement à quelques uns de mes confrères. Je ne suis pas un jouissif du pouvoir. Avoir un contrôle sur moi-même est beaucoup plus orgasmique que de contrôler les autres d'une façon ou d'une autre.

Sur la route, donc...

J'ai croisé un type plutôt sonné. J'avais affaire à lui pour une faute qu'il venait de commettre. Et je vous jure, j'ai essayé d'être le plus poli du monde.

C'est que le père et la mère m'ont donné au moins ça, sans modestie, je parle plutôt bien et je suis d'une politesse pratiquement implacable. Mais le type, lui, la télé avait sans doute fait la job à la place. Il avait probablement été élevé par Denis Lévesque, François Martineau et leurs copains. Il m'a envoyé promené raide.

C'est assez rought, quand on a le pouvoir de faire payer quelqu'un pour des bêtises qu'il vous crit aux oreilles, de se mordre les lèvres, la langues, les gencives, toutes les autres parties de ma bouche qui ne désiraient rien d'autre que de mordre cet ingrat... de se mordre, dis-je bien, la langue pour lui adresser un gentil et souriant ''Merci de votre compréhension, Monsieur. Je vous souhaite une belle soirée".

En reculant. En baissant la tête pour ne pas croiser son regard agard. En fermant les yeux pour ne pas le voir, même si je l'entends, frapper sur son véhicule Honda Civic 1990 comme un Cro-Magnon de la pire espèce.

Quand j'arrives du boulot, y'a des jours où j'ai le sentiment du devoir accompli. D'autres où j'ai le goût de rager encore un peu sur les malchanceux de la vie avec lesquels j'ai eu la malchance de conjuguer.

C'est en regardant la Rivière aux Sables, après une petite tournée en vélo, que je comprends.

Je suis chanceux d'être où je suis, avec les valeurs qui sont les miennes. Et c'est pas tout le monde qui a ma chance.

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