samedi 26 juillet 2008

(5)

Sortir de l'auto quand il mouille et qu'il fait environ – 1000 est toujours déplaisant. Spécialement quand t'as oublié ton imper le matin en partant travaillé, simplement du fait que tu as décidé de faire confiance à Dame Nature pour le reste de la journée.

Le pire, dans tout ça, n'est pas d'avoir oublié son imper dans l'appartement. Non. C'est de ne pas avoir pensé de sortir la clé dans la période pré-porte. C'est tout ça qui va me forcer à ouvrir la sécheuse dans la période post-porte.

Mon appartement est situé à environ 30 minutes du poste, dans une ville à l'intérieur de laquelle je ne travaille pas. Personnellement, ça me permet de couper les liens entre le boulot et ma vie personnelle. Depuis que j'ai quitté Montréal, j'ai un petit pincement au coeur. C'est certain, dans ma nouvelle ville-village, on mène pas le même genre de vie que dans la ville-monstre.

Reste que mon appartement est celui d'un émigré qui est resté à sa culture d'origine. J'ai tenté, en m'exportant, d'importer un peu d'urbanisme dans le décor de ma place. L'ambiance est quand même pas pire.

Je reste étonné.

Fascinant la vitesse à laquelle un homme détrempé peut se dévêtir, mettre ses vêtements dans la laveuse, ajouter du savon, actionner le tout et, moment de complaisance par excellence, s'asseoir sur un carreau de céramique un peu trop froid pour des fesses encore humides pour regarder le tout tourner dans un mouvement hypnotique. C'est ça, la beauté des laveuses à chargement frontal des années 2000.

Le froid sur mes fesses me font reprendre conscience tranquillement quand le souvenir de mon dernier problème d'hémorroïdes (j'étais âgé de huit ans, mais putain, ça me brûle encore le derrière). C'est plus ces images douloureuses que le simili-froid du plancher de la salle de bain qui me fait me relever avec la souplesse d'un octogénaire.

Je suis nu comme un vers et c'est ça que ça me prend pour me rendre compte que l'automne est arrivé dans mon appartement aussi et qu'il va falloir que je commence à mettre du chauffage.

Assez vite, ça va me prendre une chaufferette à côté du coeur.

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