vendredi 25 juillet 2008

Suite de la suite (4)

- Vanessa pour Frédéric.
- Oui, à l'écoute ?
- Fred, t'es où présentement ?
- Ben là je suis à l'intersection St-André et St-Alphone.
- Parfait je viens te voir.

J'ai toujours détesté parler dans ce cornet. Tout le monde entend ce que tu dis, faut parler lentement, faut parler clairement. Y a même les sans emploi du village qui se dotent de scanner pour écouter ce que tu dis de chez eux.

En fait, des sans emploi, il y en a beaucoup plus que vous pouvez l'imaginer. Pas que ce soit foncièrement mauvais. Mais quand ils vous regardent de haut, après que tu lui ailles donner un ticket, et qu'ils te disent que ce sont eux qui paient ton salaire et ton auto de police...

Il pleut. Il pleut toujours, au mois d'octobre.

À 9h10, je me regarde dans le rétroviseur central. J'ai encore les yeux cernés, je n'ai pas faim. J'ai juste soif. Soif qu'il se mette enfin à faire soleil dans cet automne qui bouffe de plus en plus du temps de jour dont je pouvais profiter il y a seulement quelques semaines.

Et je la vois, dressée sur le siège de conducteur de sa voiture de police, je la vois arriver avec son éternel sourire...et ses lunettes de soleil.J'ai jamais vraiment compris pourquoi les filles de mon âge persistent à porter des verres fumés même s'il fait cendre dans le ciel.

- Pis, comment tu vas ? Qu'elle me lance avec son plus beau sourire.
- Moi ? J'ai jamais été mieux.
- Wow...
- Tu dînes à quelle heure ?
- Je sais pas, c'est pas vraiment important pour moi...

Elle est repartie aussi rapidement qu'elle est arrivée, toujours souriante, toujours aussi belle. Une beauté naturelle. Vanessa, c'est comme un coquillage sur les sables du Lac-St-Jean. On en voit pas beaucoup, c'est même plutôt rare. Quand on le trouve, on est toujours émerveillé.

Vouloir le garder pour soi, c'est un peu péché. C'est ça, le problème, avec Vanessa. Tout le monde veut se la garder pour soi. Ça me turn off solide, que tout le monde soit après elle. Mais elle en est pas moins délicieuse, avec son odeur sucrée-vanillée, ses petites fesses retroussées même dans ses pantalons verts kaki de policière, ses beaux cheveux auburn, son teint pâle avec des petites tâches de rousseurs sur le bout du nez. Un nez juste assez droit et remonté, mignon à souhait. Une vrai gorgée de Gatorade dans le début de mon escapade dans le désert du célibat.

La bouteille va se vider rapidement.

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