vendredi 4 avril 2008

Travailler, la nuit

On peut dire que c'était ma première journée de travail à vie sur le terrain, en tout cas, dans le domaine ou je suis. J'ai occupé divers emplois, pour une quincaillerie quand j'étais plus jeune (le suis-je encore ?), pour le gouvernement du Canada, d'une certaine façon, plus récemment.

Je travaille dans l'est de Montréal. Je travaille avec des gens qui, plus souvent qu'autrement, font réellement pitier. Ils font pitier dans leurs maladies, dans leur exclusion de la société, dans leur lourd passé.

Mais ce que je fais est réellement valorisant. Valorisant parce que, si je m'applique réellement, je peux faire une minuscule différence dans le monde. En tout cas, une minuscule différence dans leur vie.

Je travaille également sur des quarts de travail irréguliers qui me permettent de sortir de la routine 8 à 17 à l'intérieur de laquelle la majorité des occidentaux est contrainte.

Et cette nuit, ça a été plutôt rock n'roll . J'ai du faire affaire avec quelqu'un qui avait eu vingt ans de réelle misère. Vingt ans à ne pas voir sa famille, vingt ans à être réellement exclu de la société. Vingt ans à ne pas avoir les médicaments probablement nécessaires pour gérer ses lacunes psychiques.

Je ne m'étends pas plus longtemps parce que j'ai un certain devoir de confidentialité. Mais cette nuit, j'ai pris probablement cinq ans de vieillesse. Je me couche en aillant vu des choses que peu de gens auront vu dans leur vie.

Et dire que ça ne fait que commencer...

Aucun commentaire: